« Eviter au maximum d’avoir besoin de soins en favorisant la santé et le bien-être »

Tribune d’un collectif de médecins, chercheurs et élus, publiée dans Le Monde le 24 janvier 2023.

Diverses raisons historiques qui ont favorisé le modèle biomédical de la santé au détriment de la prévention :

  • lutte victorieuse contre les maladies infectieuses,
  • spectaculaire progrès des instruments et de l’imagerie,
  • facilité du financement à l’acte et de la tarification à l’activité,
  • faiblesse de l’approche par forfaits ou de tarifs pour la prévention,
  • adhésion des médecins à une source de revenus prévisible et assurée par le paiement des actes,
  • rémunérations en outre garanties par le malthusianisme de la formation (le numerus clausus à l’œuvre durant presque un demi-siècle même si là n’était pas son seul but),
  • croyance dans le progrès infini de la médecine et de la pharmacie ainsi que dans les capacités sans limites de paiement de nos assurances sociales,
  • délaissement dramatique de la santé mentale, car peu accessible à la normalisation des actes.

Un système de santé à bout de souffle, notamment du fait de « tares congénitales » :

  • paiement à l’acte,
  • renforcement de la concurrence en lieu et place de la coopération des établissements de santé entre eux et avec la médecine de ville ;
  • inadaptation aux maladies chroniques et dégénératives aujourd’hui dominantes ;
  • manque de moyens pour la recherche ;
  • inégalités sociales et territoriales grandissantes ;
  • faiblesse de la santé dans l’éducation ;
  • égoïsme de la consommation de soins et méconnaissance des conditions de la solidarité.