Une étude récente de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale a mis au jour les rapports entre le stress psychologique et les troubles digestifs.
Le constat
Le stress peut causer des troubles digestifs. Le cortisol, une hormone qui participe à la gestion du stress, agit directement sur la plasticité du système nerveux intestinal, ce qui peut causer des modifications de la contractilité des muscles intestinaux et des troubles du transit.
Les troubles digestifs peuvent disparaître d’eux-mêmes quand le stress se calme, mais en cas de stress chronique, ils peuvent persister et une consultation devient nécessaire.
L’expérience
Pour provoquer un stress et en mesurer l’incidence sur le système digestif des souris, les chercheurs ont d’abord placé des souris pendant une heure sur une plateforme flottant sur l’eau. Ils ont constaté que la quantité de selles émises par ces souris était plus élevée que celle émise par leurs homologues restées en cage. Ils ont ensuite prélevé des échantillons du système nerveux entérique chez les animaux des deux groupes : le tissu des souris qui avaient été stressées comportait davantage de neurones producteurs d’acétylcholine (neurones cholinergiques), connus pour faciliter la contraction intestinale.
Afin de confirmer que les troubles digestifs des souris étaient liés à ces neurones, nous avons soumis des prélèvements de muscles coliques à des courants électriques. La contractilité des échantillons issus de souris stressées était effectivement plus forte.
Les chercheurs de l’Inserm se sont penchés sur les mécanismes cellulaires à l’œuvre. Ils ont montré que la corticostérone (l’homologue du cortisol chez la souris) est impliquée dans ces phénomènes.
Bénéfices attendus de la découverte
Le fait de déterminer la nature et la fonction de ces gènes pourrait nous amener à identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et conduire à de nouvelles solutions pour soulager les personnes traitées par cortisol qui souffrent de troubles digestifs, liés à la difficulté à mimer pharmacologiquement les variations circadiennes du cortisol naturel.
Kalyane Bach-Ngohou, INSERM